Petit dictionnaire des mots rares et anciens - Lettre R

Raban

(ra-ban), n. m. Terme de marine. Petite corde servant à divers usages. Terme de pêche. Corde qu'on attache par une extrémité à la tête d'un filet dormant, et par l'autre à une pierre qu'on enfouit dans le sable.

Rabardie

n. f. Danse bruyante. (La Curne)

Rabassaire

(ra-ba-sê-r') ou RABASSIER (ra-ba-sié), n. m. Nom, dans le Midi, de l'homme qui cherche et déterre les truffes.

Rabes

(ra-b'), n. f. plur. Rabes de morue, les oeufs de ce poisson, salés et conservés. Dans quelques endroits on dit raves de morue.

Rabice

adj. Dévorante, vorace. O mort! très rabice bice, Tu n'es pas genice nice, Mais de dueil nourrice rice, Genitrice. (La Curne)

Rabillecoustrer

v. t. Raccommoder. " Ils s'entre rendirent chacun sa chausse, et se mirent à rabillecoustrer tandis qu'on disnoit. " (La Curne)

Rabobiner

(ra-bo-bi-né), v. t. Terme populaire. Arranger grossièrement et malproprement; raccommoder tant bien que mal.

Rabonnir

(ra-bo-nir) 1° V. t. Rendre meilleur 2° V. t. Devenir meilleur.

Rabouillère

(ra-bou-llè-r', ll mouillées, et non ra-bou-yè-r'), n. f. Se dit des trous que font les lapins dans les garennes, même quand ils n'ont pas de petits, pour se soustraire à leurs prédateurs.

Racambeau

(ra-kan-bô), n. m. Terme de marine. Anneau de fer ou de bois servant à divers usages.

Raccoiser

(ra-koi-zé), v. t. Apaiser, calmer. Il crut devoir mettre cet intervalle de temps pour laisser raccoiser les humeurs et refroidir les esprits, SAINT-SIMON.

Racher

(ra-ché), v. t. Terme de construction. Faire avec un compas, sur une pièce de bois, le tracé nécessaire pour la tailler. Terminer une broderie par de petits points symétriques.

Racheux

EUSE (ra-cheû, cheû-z'), adj. Se dit d'un bois noueux, filandreux, difficile à polir.

Radouber

(ra-dou-bé), v. t. Terme de marine. Faire des réparations au corps d'un bâtiment.

Raganage

(ra-ga-na-j'), n. m. Opération par laquelle on enlève les dessous et branchages inférieurs des bois.

Ragosse

(ra-go-s'), n. f. En basse Normandie, arbre étêté.

Ragot

OTE (ra-go, go-t'), adj. Court et gros. Un cheval ragot.

Ragotin

(ra-go-tin), n. m. Homme contrefait et ridicule. C'est le nom d'un des personnages du Roman comique de Scarron.

Raguer

(ra-ghé), v. t. Terme de marine. Déchirer par le frottement.

Raillère

(râ-llè-r', ll mouillées), n. f. Nom donné dans les Pyrénées à certains versants abruptes et raboteux.

Raimer

ou R'AIMER (rè-mé), v. t. Aimer de nouveau. S'il est ainsi, si dans votre misère Vous le raimez, n'ayant pas mieux à faire, De Croupillac le conseil était bon, VOLTAIRE.

Rain

(rin), n. m. Terme forestier. Lisière d'un bois.

Ralu

adj. Gai. " Encores, si ces gens là estoient gaillards, qu'ils eussent de belles rencontres, j'en serois tout ralu, et qu'ils fissent de gentils tours. " (La Curne)

Ram

(ram'), n. m. Ancien navire cuirassé jouant le rôle de bélier. Un projectile de quinze pouces du poids de deux cent quarante livres.... traversa la cuirasse du ram confédéré... Rev. des DeuxMondes, 1er déc. 1867.

Ramade

(ra-ma-d'), n. f. Nom donné par les bergers des Pyrénées à une réunion de plusieurs centaines de moutons.

Ramaille

n. f. Branchages, ramée. (La Curne)

Ramberge

(ran-bèr-j'), n. f. Nom d'un ancien bâtiment de guerre anglais du XVIe s.

Ramescence

(ra-mè-ssan-s'), n. f. Terme didactique. Disposition en forme de rameaux.

Ramingue

(ra-min-gh'), adj. Terme de manége. Cheval ramingue, cheval qui se défend contre l'éperon, ne voulant pas avancer dès qu'il le sent.

Ramisse

n. f. Clôture faite de branchages. (La Curne)

Ramon

(ra-mon), n. m. 1° Terme vieilli. Balai 2° Terme de jardinage. Balai fait de rameaux d'arbres, pour nettoyer les allées d'un jardin.

Randon

(ran-don), n. m. Terme vieilli. Course impétueuse, afflux impétueux. L'hiver survint avec grande furie, Monceaux de neige et grands randons de pluie, LA FONTAINE.

Ranguillon

(ran-ghi-llon, ll mouillées), n. m. Petit crochet qui fait partie d'un hameçon.

Rapetasser

(ra-pe-ta-sé), v. t. Terme familier du XVIe s. 1° Raccommoder grossièrement de vieilles hardes, de vieux meubles, en y mettant des pièces prises de côté et d'autre 2° Fig. Corriger, remanier en y ajoutant des morceaux pris de tous côtés. Polissant les nouveaux, les vieux rapetassant, Je fais des vers.... RÉGNIER.

Raphaélesque

(ra-fa-é-lè-sk'), adj. Terme de beaux-arts. Qui a le caractère correct, la pureté de dessin et l'harmonie de couleur de Raphaël, peintre italien du XVIe siècle.

Raquedenase

(ra-ke-de-na-z’), n. m. Terme populaire médiéval. Avare.

Rasière

(ra-ziè-r'), n. f. Ancienne mesure de capacité employée à Lille, en Picardie, en Normandie, pour le grain, les fruits, le charbon, etc.; elle valait 70 litres 14 centilitres.

Rastelin

n. m. Ce qu'on ramasse au râteau. (La Curne)

Rastiere

n. f. Vanne d'un moulin. (La Curne)

Ratafia

(ra-ta-fi-a), n. m. Liqueur spiritueuse, composée d'eau-de-vie, de sucre, et du jus de certains fruits ou de l'arome de quelque fleur.

Ratel

n. m. Herse d'une porte de ville. Ils eurent paour de perdre le chastel, et laisserent avaler le grand ratel, FROISSART. (La Curne)

Ratepenade

n. f. Chauve-souris, en provençal et dans Rabelais.

Ratiociner

(ra-sio-si-né), v. t. Terme usité seulement dans le style dogmatique. User de la raison. Puisque vous avez la faculté de ratiociner et de parler tout ensemble, à quoi tient-il que vous ne vous serviez de la parole pour me faire entendre votre pensée? MOLIÈRE.

Rauderie

n. f. Raillerie. " Icellui Cheminart dist au suppliant par maniere de rauderie telles paroles. " (La Curne)

Ravauder

(ra-vô-dé), v. t. Dire, écrire des bavardages. Le fort de M. le cardinal Mazarin était proprement de ravauder, de donner à entendre, de faire espérer, de jeter des lueurs, de les retirer, de donner des vues, de les brouiller, RETZ.

Raverlon

n. m. Faucille. Ung fauquet ou raverlon en façon de serpe enmanché en ung long baston. " (La Curne)

Ravier

(ra-vié), adj. m. Terme de marine à voile. Se dit d'un navire qui a de la tendance à se rapprocher de la direction du vent.

Rayère

(rè-iè-r'), n. f. Ouverture verticale, longue et très étroite, dans le mur d'une tour, pour éclairer l'intérieur.

Razat

n. m. Mesure de grain, rasière. (La Curne)

Réale

ALE (ré-al, a-l'), adj. Usité seulement dans ces anciennes locutions: Galère réale, la principale des galères du roi. Le pavillon réal, le pavillon de la galère réale. Le médecin réal, le médecin de cette galère, etc. N. f. La réale, nom que l'on donnait, dans l'escadre des galères, à la galère destinée à porter le roi, les princes, l'amiral de France, ou, en leur absence, le général des galères.

Realme

n. m. Royaume. " Mais Deus ad, bien le sai, cele ire desturnée Qu'il aveit al realme et al pueple aprestée. " (La Curne)

Rebatteret

(re-ba-te-rè), n. m. Outil pour façonner l'ardoise.

Rebec

(re-bèk), n. m. Instrument de musique de la famille du violon, tombé en désuétude; il était monté de trois cordes seulement. On a fait usage du rebec pendant tout le moyen âge, et il ne fut définitivement abandonné qu'au commencement du XVIIIe siècle. Me rendre.... Le ventre creux comme un rebec, RÉGNIER.

Rebeine

n. f. Emeute, sédition. " De la rebeine, et conjuration, ou rebellion du populaire de la dicte ville contre les conseillers de la cité, et notables marchans à cause des bledz. " (La Curne)

Rebéquer

(SE) (re-bé-ké), v. intr. Terme familier. Répondre et tenir tête à un supérieur.

Rebidaines

adj. Renversées, en l'air. Il le jecta par terre à jambes rebidaines, RABELAIS.

Rebouiser

(re-boui-zé), v. t. Terme de chapellerie. Nettoyer et lustrer un chapeau à l'eau simple.

Rebulet

(re-bu-lè), n. m. Mélange de farine et de son, dans le parler normand.

Recap

(re-kap'), n. m. Nom, à Bordeaux, du transbordement des marchandises du quai à bord, et réciproquement, la Patrie, 9 janv. 1873.

Recet

n. m. Lieu de retraite et de défense, château, forteresse. (La Curne)

Récolliger

(SE) (ré-kol-li-jé. Le g prend un e devant a et o), v. pr. Terme de spiritualité. Se recueillir en soi-même.

Recoupette

(re-kou-pè-t'), n. f. Troisième farine tirée du son séparé du gruau.

Recoy

n. m. Cachette. (La Curne)

Recran

(re-kran), n. m. Ancien terme de marine, synonyme de crique.

Recrobiller

(SE) (re-kro-bi-llé, ll mouillées), v. pr. Se retirer, se contracter, en parlant du parchemin, du papier, etc. Fig. Regimber, résister.

Redarguer

(ré-dar-gu-é), v. t. Terme vieilli. Blâmer, reprendre.

Redimer

(SE), v. pr. Se racheter, se délivrer. Les païens, gentils et idolâtres.... ne peuvent en nulle façon s'être rédimés de la peine du péché originel, LA MOTHE LE VAYER.

Redon

n. m. 1° Rondin, gros bâton de fagot 2° Don en retour d'un autre. (La Curne)

Rée

n. f. Rayon de miel. " Et s'ai bien mengié deus denrées De novel miel en fresches rées. " (La Curne)

Reflot

(re-flo), n. m. Mot qui s'est dit jadis pour reflux, LE P. RENÉ FRANÇOIS, 1621.

Refuite

(re-fui-t'), n. f. 1° Terme de chasse. Trajet que fait une bête chassée 2° Endroit où une bête a coutume de passer quand on la chasse 3° Ruses d'une bête qu'on chasse 4° Fig. Retardements, détours d'une personne qui veut échapper à quelque chose.

Régalade

(ré-ga-la-d'), n. f. Boire à la régalade, boire en versant dans la bouche sans que le contenant touche les lèvres. Il se dit aussi d'un feu clair et vif qu'on fait pour réchauffer ceux qui arrivent. Faire une bonne régalade.

Régalien

IENNE (ré-ga-liin, liè-n'), adj. Qui appartient à la royauté. Maisons régaliennes, celles qui descendent d'anciens rois.

Régentin

INE (ré-jan-tin, ti-n'), adj. Qui aime à régenter.

Regot

n. m. Baie, crique. Lois d'Espagne et chil qui escaperent de la bataille trouvèrent en un regot de mer une grosse barge de Camperlé, que li maronnier avoient là boutée et repus, FROISSART.

Regoul

n. m. Golfe. Regoul de mer. (La Curne)

Regoulé

ÉE (re-gou-lé, ée), part. passé de regouler. Rassasié jusqu'au dégoût.

Regradiller

(re-gra-di-llé, ll mouillées), v. t. Terme de perruquier et de coiffeur. Friser les cheveux avec un fer chaud.

Regrattier

IÈRE (re-gra-tié, tiè-r'), n. m. et f. Celui, celle qui vendait en détail, et de seconde main, des marchandises de médiocre valeur. Anciennement, regrattiers, ceux qui vendaient du sel à petite mesure, dans les pays de gabelle.

Reille

n. f. Serrure, verrou. (La Curne)

Reiquet

(rè-kè), n. m. Dans le parler normand, petite gaule servant à faire tomber les fruits d'un arbre.

Reître

ou RÊTRE (rê-tr'), n. m. 1° Anciennement, cavalier allemand 2° Fig. et familièrement, en mauvaise part ou par plaisanterie, un reître, un homme que l'on compare à un soudard.

Relève-moustache

(re-lè-ve-mou-sta-che), n. m. Pince à l'usage de l'émailleur.

Relève-quartier

(re-lè-ve-kar-tié), n. m. Espèce de chausse-pied de corne.

Relin

n. m. Pluie fine. Pour ce que il faisoit grant relin, les terres estoient si molles que ceval ne s'en pooient ravoir, FROISSART.

Rembourger

(ran-bou-jé. Le g prend un e devant a et o: rembougeons), v. t. Remettre de la liqueur dans un vase, un tonneau, pour le maintenir plein.

Remeil

(re-mèll, ll mouillées), n. m. Nom qu'on donne à certains courants d'eau qui ne se glacent point en hiver, et où l'on trouve ordinairement des bécasses et d'autres oiseaux aquatiques.

Remembrance

(re-man-bran-s'), n. f. Terme vieilli. Souvenir.

Rémittent

ENTE (ré-mi-ttan, ttan-t'), adj. Il se dit des maladies qui ont des rémissions, et principalement des fièvres qui, sans cesser d'être continues, ont des relâches comparables, jusqu'à un certain point, aux relâches d'une fièvre intermittente.

Remole

(re-mo-l'), n. f. Terme de marine très peu usité. Tournant d'eau qui peut être dangereux.

Remueuse

(re-mu-eû-z'), n. f. Femme qu'on donnait en aide à la nourrice de l'enfant d'un prince, d'un grand seigneur, et qui avait soin de le remuer, c'est-à-dire de le changer de langes et de le nettoyer. La reine d'Angleterre et le prince de Galles, sa nourrice et une remueuse uniquement seront ici incessamment, SÉVIGNÉ.

Remugle

(re-mu-gl') ou REMEUGLE (re-meugl'), n. m. Terme vieilli. Odeur de ce qui a été longtemps enfermé ou exposé à un mauvais air.

Renardie

(re-nar-die), n. f. Terme vieilli. Ruse, déloyauté, action de renard.

Renasquer

v. t. Faire certain bruit en retirant impétueusement son haleine par le nez, lorsqu'on est en colère. (Dict. de l’Académie 1762)

Renaud

n. m. Patois, jargon. Lui respondit en son renaud. (Div. leç. de Duverd. 339.) (La Curne)

Rengréger

(ran-gré-jé), v. t. Terme vieilli. Augmenter, en parlant du mal, des maladies.

Renoueur

EUSE (re-nou-eur, eû-z'), n. m. et f. Celui, celle qui, sans autre instruction que l'empirisme, remet les luxations, les fractures et les entorses. On dit aussi rebouteur, rhabilleur.

Repallance

n. f. Renommée. " Grant fu la repallance D'un duc qui desconfist deuls roiz, par sa puissance. " (La Curne)

Repolon

(re-po-lon), n. m. Terme de manége qui paraît aujourd'hui inusité. Volte que le cheval formait en cinq temps.

Repostal

n. m. Retraite, cachette. (La Curne)

Reprenard

n. m. Critique. " J'ay grand peur que, cependant que je parle des autres, je ne tombe moy mesme en faute, et qu'on ne die que je vueille faire le roy des reprenards. " (La Curne)

Reps

(rèps'), n. m. Etoffe de soie très forte et façonnée. Il y a aussi des reps en laine, en laine et coton.

Requamé

adj. Brodé. Requamée d'or et d'argent, RABELAIS. (La Curne)

Résingle

(ré-zin-gl'), n. f. Outil pour redresser les objets bossués.

Résipiscence

(ré-zi-pi-ssan-s'), n. f. Reconnaissance de sa faute avec amendement.

Résomption

(ré-son-psion), n. f. Action de résumer, résumé. Les termes de mentir, de mensonge, etc., lorsque je m'en sers dans mon discours XXXI et dans ma résomption,... doivent être pris dans le sens le plus doux, JACQ. SAURIN.

Résous

(ré-zoû), part. passé de résoudre, différent de résolu. Il ne se dit qu'au masculin et des choses qui se changent en d'autres. Brouillard résous en pluie.

Responsal

(rè-spon-sal), n. m. Celui qui rendait à l'empereur les réponses ecclésiastiques au nom du pape; on le nommait aussi apocrisiaire.

Ressui

(rè-sui), n. m. 1° Terme de vénerie. Lieu où les bêtes fauves et le gibier vont se sécher après la pluie ou la rosée du matin 2° Défaut d'une poterie humide qui, en séchant, fait couler l'or appliqué.

Restouper

(rè-stou-pé), v. t. Raccommoder à l'aiguille les trous d'une toile neuve.

Rétable

(re-ta-bl'), n. m. Terme d'architecture. Lambris de devant de l'autel, et qui renferme ordinairement un tableau.

Rétiaire

(ré-si-ê-r'), n. m. Terme d'antiquité. Gladiateur qui combattait armé d'un filet, avec lequel il tâchait d'embarrasser son adversaire.

Revel

n. m. 1° Plaisir, joie bruyante 2° Ardeur joyeuse et pétulante. (La Curne)

Reverdie

(re-vèr-die), n. f. Nom donné en certains lieux de la Bretagne aux grandes marées qui arrivent au défaut ainsi qu'au plein de la lune.

Reversi

(re-vèr-si), n. m. Jeu de cartes dans lequel gagne celui qui fait le moins de levées.

Revolin

(re-vo-lin), n. m. Terme de marine. Effet du vent renvoyé par un objet quelconque. Se dit aussi d'un tournant d'eau en pareil cas. Ils se noyèrent, ces imprudents, après avoir été aveuglés par le revolin des vagues, qui leur fouettait le visage à y laisser des traces sanglantes, EUG. SUE.

Rhapsodie

(ra-pso-die), n. f. Chez les anciens, morceaux détachés des poésies d'Homère que les rhapsodes chantaient. Une suite de vers dont l'ensemble complétait un sujet formait une rhapsodie, et c'est ce même titre que portent encore aujourd'hui les différents livres d'Homère, LÉVESQUE.

Rhéteur

(ré-teur), n. m. 1° Chez les anciens grecs, terme qui avait un double sens: l'orateur, et celui qui enseigne à bien dire 2° Par dénigrement et dans un sens détourné, l'homme qui ne cherche que la forme du discours. Se dit aussi de celui qui dissimule de mauvaises ou insuffisantes raisons sous une forme passionnée.

Rhodographie

(ro-do-gra-fie), n. f. Traité ou description des roses.

Rhyton

(ri-ton), n. m. Nom d'un ancien vase grec, servant à boire, large par le haut, étroit par le bas.

Ria

(ri-a), n. f. Partie en aval d’une vallée encaissée, envahie par la mer.

Ribaud

AUDE (ri-bô, bô-d'), adj. Terme populaire et grossier. Impudique, luxurieux. Un homme ribaud, une femme ribaude. Substantivement. Le jeu n'est sûr avec cette ribaude, BOILEAU.

Ribaudequin

(ri-bô-de-kin), n. m. Moyen âge. Nom d'une ancienne machine de guerre, qui était un arc de douze ou quinze pieds de long, qu'on plaçait sur un mur et par le moyen duquel on lançait un énorme javelot qui tuait souvent plusieurs hommes à la fois.

Ribaudure

(ri-bô-du-r'), n. f. Faux pli qui se trouve aux draps qu'on foule.

Ribette

n. f. Groseille rouge. (La Curne)

Riblette

(ri-blè-t'), n. f. Tranche mince de boeuf, veau ou porc, qu'on sale, qu'on épice et qu'on fait griller.

Ribon-ribaine

(ri-bon-ri-bè-n'), loc. adv. S'est dit populairement pour coûte que coûte; à quelque prix que ce soit.

Ribordage

(ri-bor-da-j'), n. m. Terme de marine. Dommage que le choc d'un bâtiment cause à un autre. Indemnité que l'on paye dans ce cas.

Ribote

(ri-bo-t'), n. f. Terme populaire. Débauche de table; excès de boisson. Faire ribote. Il était en ribote, il était ivre.

Ric-à-ric

(ri-ka-rik), loc. adv. Terme familier. Avec une exactitude rigoureuse. Ayant du rituel qui lui servait de route, Récité ces mots ric-à-ric, BOURSAULT.

Ridain

(ri-din), n. m. Terme de pêche. Se dit de certaines rides du sol que l'on trouve au fond de la mer.

Ridelle

(ri-dè-l'), n. f. Planche relevant les côtés d’une brouette, d’une charrette etc.

Riere-filz

n. m. Petit-fils. (La Curne)

Riereguet

n. m. Guet de nuit. " Jehan le Roux qui lors queroit un riereguet à veiller pour lui. (La Curne)

Rieu

n. m. Ruisseau. Et donnoit ceste fontaine par ses conduits claret et pieument très bon et par grans rieux, FROISSART. (La Curne)

Riflart

n. m. Sergent qui a mission d'arrêter une personne. Vint incontinent à la notice du suppliant... qu'il y avoit deux riflars en l'ostel de Bonnet qui avoient un mandement pour le prendre au corps. (La Curne)

Rifler

(ri-flé), v. t. 1° Égratigner, écorcher 2° Terme de métier. Unir ou aplanir avec le riflard.

Rigaudonner

(ri-go-do-né), v. t. Populairement, danser le rigaudon, se livrer à une folle joie.

Rihote

n. f. Querelle, dispute. (La Curne)

Rimaye

(ri-ma-ye), n. f. Nom donné aux crevasses qui se sont formées dans les glaciers.

Rinceau

(rin-sô), n. m. 1° Terme d'architecture. Ornement composé de branches et de fruits, ou de feuilles d'acanthe disposées par enroulement. 2° Terme de blason. Branches chargés de feuilles.

Ringeau

ou RINGEOT (rin-jo), n. m. Terme de marine. Pièce de bois qui termine la quille à l'avant d'un grand bâtiment.

Riotte

(ri-o-t'), n. f. Terme vieilli. Querelle, dispute.

Ripopée

(ri-po-pée), n. f. 1° Mélange que les cabaretiers font des différents restes de vin 2° Mélange de différentes sauces, de différentes liqueurs 3° Fig. et familièrement. Ouvrage, écrit composé d'idées communes, incohérentes, etc.

Ris

(rî), n. m. plur. Divinités qui, chez les anciens, présidaient à la gaieté; en cet emploi il prend une majuscule. Que dirais-je des traits où les Ris sont logés, Des yeux aux brillantes merveilles...? LA FONTAINE.

Risban

(ri-sban), n. m. Terme de Fortification. Terre-plein garni de canons pour la défense d'un port. (Dict. de l’Académie 1762)

Rivelaine

(ri-ve-lê-n'), n. f. Sorte de marteau dont les houilleurs se servaient. Il avait travaillé de ses mains là même où ses ancêtres avaient manié le pic, la pince, la rivelaine et la pioche, JULES VERNE.

Rivelin

(ri-ve-lin), n. m. Nom donné, chez les marchands de chaussures, aux souliers et autres chaussures détériorés par une longue exposition, qu'ils livrent en conséquence à bas prix.

Rivulaire

(ri-vu-lê-r'), adj. Terme d'histoire naturelle. Qui vit dans les ruisseaux ou sur leurs bords. Plantes rivulaires.

Roage

n. m. " C'est un droit seigneurial qui se prend sur le vin qui est vendu en gros, et transporté par charrois, et avant que la roue tourne ". (La Curne)

Robine

(ro-bi-n') ou ROUBINE (rou-bi-n'), n. f. Canal de communication d'un étang salé avec la mer.

Robinocratie

(ro-bi-no-kra-sie), n. f. Domination des robins, des gens de robe. Les grandes colonnes de l'esclavage national, telles que le sacerdoce, la féodalité, la robinocratie, la gabelle.... BABOEUF

Roboratif

IVE (ro-bo-ra-tif, ti-v'), adj. Qui fortifie.

Rocambole

(ro-kan-bo-l'), n. f. 1° Nom vulgaire de l'ail d'Espagne 2° Fig. et familièrement. Ce qu'il y a de plus piquant dans quelque chose 3° Populairement. Et toute la rocambole, et tout le reste. C'est de la rocambole, c'est du bavardage.

Rochet

(ro-chè), n. m. 1° Surplis à manches étroites, que portent les évêques et plusieurs autres ecclésiastiques 2° Les rochets, les évêques 3° Se dit des mantelets de cérémonie des pairs d'Angleterre.

Rodomont

(ro-do-mon), n. m. Terme familier. Fanfaron qui vante sa bravoure, pour se faire valoir et se faire craindre.

Rogations

(ro-ga-sion; en vers, de quatre syllabes), n. f. 1° Terme d'antiquité romaine. Projet de loi présenté au peuple 2° Au plur. Terme de liturgie catholique. Prières publiques et processions pour les biens de la terre, pendant les trois jours qui précèdent l'Ascension.

Roger-bontemps

(ro-jé-bon-tan), n. m. Personne qui vit sans aucune espèce de souci.

Rogomme

(ro-go-m'), n. m. Terme populaire. Eau-de-vie ou autre liqueur forte. Voix de rogomme, voix rauque de celui qui abuse des liqueurs fortes. C'est Catin qu'on me nomme; Je vends, je donne et bois gaîment Mon vin et mon rogomme, BÉRANGER.

Rogue

(ro-gh'), adj. Terme familier. Arrogant avec une nuance de rudesse en plus.

Rohart

(ro-ar), n. m. Ivoire des morses, de l'hippopotame.

Romaïque

(ro-ma-i-k'), adj. Qui appartient aux Grecs modernes. N. m. Le romaïque, le langage grec moderne. Grec vulgaire en usage au moyen âge.

Romancine

(ro-man-si-n'), n. f. 1° Plainte. Boufflers étant sur la fin de sa romancine, Chamillart ajouta qu'il n'y avait pas un seul régiment de payé, SAINT-SIMON 2° Réprimande. La duchesse de Mortemart quitta subitement la cour, de dépit des romancines de ses soeurs, SAINT-SIMON.

Romanin

n. m. Monnaie. Ancienne espece de monnoye qui valoit autant que le gros de Tours; elle avoit cours tandis que les papes tenoient leur siege à Avignon, CORNEILLE. (La Curne)

Rombalière

(ron-ba-liè-r'), n. f. Terme de marine. Planche de bordage qui fait le revêtement du plancher d'une galère.

Romipète

(ro-mi-pè-t'), n. m. Pèlerin allant à Rome.

Rompis

(ron-pî), n. m. plur. Terme de forestier. Arbres que les vents ont brisés par la moitié ou aux deux tiers, ou dont seulement les maîtresses branches sont détachées.

Roncin

(ron-sin), n. m. Se disait, au moyen âge, du cheval de charge, par opposition au coursier ou cheval de guerre.

Rondache

(ron-da-ch'), n. f. Ancien bouclier circulaire, employé par les hommes à pied.

Rondelier

(ron-de-lié), n. m. Anciennement, soldat armé d'une rondelle ou rondache.

Roquart

n. m. Roquentin; vieux militaire en demisolde logé dans les châteaux et les places fortes. (La Curne)

Roquelaure

(ro-ke-lô-r'), n. f. Ancienne espèce de manteau, qui se boutonnait sur le devant et qui tirait son nom du duc de Roquelaure; elle a fait place aux redingotes.

Roquentin

(ro-kan-tin), n. m. 1° Nom donné à de vieux militaires en retraite qui jouissaient d'une demi-paye dans les châteaux, les citadelles, les lieux forts 2° Chanteur de chansons qu'on nommait aussi roquentins et qui étaient des espèces de vaudevilles satiriques 3° Terme familier. Vieillard ridicule et qui veut faire le jeune homme.

Rorage

(ro-ra-j'), n. m. Exposition à la rosée, son résultat. On blanchit des toiles par le rorage.

Roselière

(ro-ze-liè-r'), n. f. Lieu planté de roseaux. La Camargue.... dans laquelle on rencontre de belles cultures, des roselières, des montilles sablonneuses, des forêts de pin pignon..., HEUZÉ.

Rosny

(rô-ni), n. m. Arbre qui fut planté dans chaque commune par ordre de Sully, qui portait le nom de Rosny. On appelle de ce nom les " arbres " que M. Sully de Rosny avoit fait planter le long des grands chemins, MAROLLES.

Roson

(rô-zon), n. m. Synonyme de rosace.

Rosoyer

(ro-zo-ié), v. t. Ancien verbe inusité. Tomber en forme de rosée. De la douce liqueur rosoyante du ciel, RÉGNIER.

Rossolis

(ro-so-lî), n. m. Liqueur composée d'eau-de-vie brûlée, de sucre, et de jus de quelque fruit doux, tel que celui de cerises, de mûres, etc.

Rostre

(ro-str'), n. m. Terme d'antiquité. Le bec ou éperon qui armait l'avant des navires de guerre. Une proue munie du rostre.

Rosture

(ro-stu-r') ou ROUSTURE (rou-stu-r'), n. f. Terme de marine. Se dit de plusieurs tours de corde qui servent à lier ensemble différentes pièces de bois. Mâteraux réunis par des cercles de cuivre et des rostures, LAPÉROUSE.

Rouain

n. m. Ornière. " Icellui Denis mist le pié en ung rouain de charrette et tumba par terre. " (La Curne)

Rouan

ANNE (rou-an, a-n'), adj. Il se dit d'un cheval dont le poil est mêlé de blanc, de gris et de bai.

Rouche

(rou-ch'), n. f. Terme de marine. Carcasse d'un navire sur le chantier.

Rouennerie

(rou-a-ne-rie), n. f. Toiles de coton peintes fabriquées à Rouen ou, par imitation, dans d'autres fabriques.

Rouettes

(rou-è-t'), n. f. plur. Terme de forestier. Brins de taillis dont on fait des liens.

Rouffle

(rou-fl'), n. m. Ancien terme populaire. Action de rudoyer.

Roulon

(rou-lon), n. m. 1° Chacun des petits barreaux d'un râtelier, lorsqu'ils sont tournés 2° Petits cylindres en bois, placés verticalement, et qui remplacent, dans certaines voitures, les planches de côté 3° Petit balustre des bancs d'église.

Rousseau

(rou-sô), n. m. 1° Homme qui a les cheveux roux 2° Espèce de pigeon 3° Nom donné au tourteau, crabe.

Rousserolle

(rou-se-ro-l'), n. f. Sous-genre du genre fauvette.

Roussin

(rou-sin), n. m. 1° Cheval entier un peu épais et entre deux tailles 2° Fig. et familièrement. Un roussin d'Arcadie, un âne.

Rout

(rout', et, plus souvent, raout'), n. m. Assemblée nombreuse de personnes du grand monde.

Route

(rou-t'), n. f. Se disait autrefois d'une Compagnie de cent Gendarmes. (Furetière 1690)

Royan

n. m. Route séparant deux villages. " Icellui Gille suivi et chaça ledit Hue jusques au royan d'entre Soycourt et Marchelet. " (La Curne)

Ruau

n. m. Ruisseau. (La Curne)

Rubace

(ru-ba-s') ou RUBACELLE (ru-ba-sèl'), n. f. Terme de joaillier. Rubis d'une couleur claire. On dit aussi rubicelle.

Rubescent

ENTE (ru-bè-ssan, ssan-t'), adj. Terme didactique. Un peu rouge, qui commence à rougir.

Rubican

(ru-bi-kan), adj. m. Se dit de tout cheval noir, bai ou alezan, dont la robe présente des poils blancs disséminés çà et là. On ajoute rubican au nom de la robe; par exemple: bai clair rubican.

Rubigneux

EUSE (ru-bi-ji-neû, neû-z'), adj. Terme didactique. Qui est plein de rouille. Qui est de la couleur de la rouille.

Rubine

n. f. Canal. " Une piece de terre touchant à la rubine de saint Geneiz, contenant une sexterade de terre. " (La Curne)

Rubio

n. m. Mesure de grain. " Le bled se donna pour dix ecus le rubio. " (La Curne)

Rubricateur

(ru-bri-ka-teur), n. m. Artiste qui écrivait les mots en couleur. Celui qui peignait les miniatures, dans les manuscrits du moyen âge.

Ruchonner

(ru-cho-né), v. t. Murmurer, gronder.

Rudéral

ALE (ru-dé-ral, ra-l'), adj. Terme de botanique. Se dit des plantes qui croissent dans les décombres.

Ruisson

(rui-son), n. m. Petit canal servant à vider le marais.

Rumb

(ronb'), n. m. 1° Terme de marine. Quantité angulaire comprise entre deux des trentedeux aires de vent de la boussole 2° Ligne de rumb, courbe que décrit un vaisseau, en faisant toujours le même angle avec le méridien.

Runes

(ru-n'), n. f. plur. Caractères dont se servaient les Scandinaves, et que l'on trouve gravés sur des rochers, sur des pierres, en Danemark, en Suède, en Norvége.

Rupestre

(ru-pè-str'), adj. Terme de botanique. Qui croît sur les rochers. Plantes rupestres. Qui habite les rochers, qui vit parmi les rochers.

Rustiquer

(rus-ti-ké), v. t. Rustiquer des pierres, les tailler de manière à leur donner une apparence brute en les piquant avec la pointe du marteau.

Ryhoteuse

adj. Pénible. " Moult legiere chose à faire au cueur vigoureux et moult longue et ryhoteuse au cueur paresseux et negligent. " (La Curne)

Rynceau

n. m. Rameau. Pour y enter un rynceau de plaisance, VILLON. (La Curne)

Ryvaille

n. f. Rivage, bord. " La ryvaille de la meer. " (La Curne)